• Des cul de jattes bafouillant des lettrages, des manchots pioches en mains qui écornent la syntaxe, des coups de burins, de faucilles de marteaux, frappés par de petites gens, des nains des gnomes des pygmées aux orteils flapissant des contrées de mortes lettres, sans le mot pour les unir- Des dindons des cloches et des citrouilles, des apothicaires de la rime au compte-goutte s'occupaient d'attiser le brasier sous la phrase. Une nuée de pèses-signes tournaillaient en rang dru dans un ciel qui mourrait de ne se laissait voir. Nous n'avions plus de langue. Nous étions pauvres et affamés, nous étions gosiers desséchés. Alors vint sainte delaume !


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  • Mes à fleurs de peau refleurissent ces jours-ci, ce doit être le printemps qui les rend si prolifères.

    Le présent ne se sait pas passé. Et pourtant il se souvient quand il passe au futur. Mon corps crie. Cliché. Mots couteaux dont on ne voit ni  lames  ni écorchures, alors je  triture. Parfois. Pour vider ce sac à merde de foutreries de mots. Crise de foi. J'ai été gavé. Doit y avoir comme un trou dans mon enveloppe, et elle fuit. PERDU MEMBRANE PROTECTRICE. Perdu surdité partielle et hypocrisie du ce n'est pas vrai. Un peu infantile, ça l'est, et sans grande importance.

    Pas malheur : choc ! Je respire moi et j'aspire encore, même nauséabond.

    La langue prend son poil de la bête, et elle délire, virevolte, va se nicher dans les mots tout prêts ; la guetter ? Ils le faisaient depuis longtemps.  Plus le temps de m'esca-mot-er.

    Les mots ont perdus leurs lettres, et il ne sert à rien d'aller les quêter au pied.

    Je ne vomis plus, mais je suis facilement ivre.

    Ce n'est pas je qui est en cause mais ils vous tu, tout sauf je. Arrêter culpabilité. Et vous de  vos langues vipérines que vous maîtriser si peu. Ne savez pas susurrer ne savez pas effleurer, ne savez pas haranguer ... savez seulement faire du bruit ! Et surtout ne savez pas être muets.

    Toute personne qui sent, devrait immédiatement se taire. On devrait communiquer en silence. Tout usage inconsidéré de sa voix est un danger.

    Aigrie moi? Non ! je virule je pustule mes maux comme je peux, bien imparfaitement il est vrai. Car il faut vous les rendre, vous me les avez bien trop longtemps prêtés.

    Paraphraser les mots. Fortifier, la phrase. 

    M'user à penser trop, à penser mal, à bafouiller, à ricocher de la langue ... et plus, si affinité. Laisser poindre un mot alors que se déglutit le précédent, ne laisser de sa pensée que des borborygmes, comme s'ils étaient seuls dignes de la langue-fusion. Laisser infuser justement, en guise d'imprégnations, quelques syllabes, pour les garder au plus proche. Et surtout se perdre en s'effilant, se filer en se pensant, s'effeuiller lettres mortes, jusqu'à être de part en part silence.


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  • thésée

    Est-ce une fièvre taurine qui s'abattit sur Van gogh lorsqu'il se coupa l'oreille? Thésée s'empara-t-il du minotaure comme le matador de son trophée, les oreilles en gage ? L'oreille enroulée d'Ariane est-elle vouée à écouter?

    Les oreilles, c'est quasi sûr, sont tout particulièrement l'objet d'un jeu de massacre, les oreilles ça s'artifice et se parasite.

    Ce devait être le 10 mai, approximativement 10h52. Notez que je n'étais pas seul, sans êtreaccompagné. Si toutefois vous entendez par accompagné la douce présence d'une ami. Parceque sous un autre angle, voyez-vous, accompagné, je l'étais. Et même sacrément. Dès le matin juste après avoir quitté un rêve de calvacades héroïques en compagnie d'une manchotte au teint glabre, en m'éveillant avec les mugissement du radio réveil. Ils hurlent. Font un vacarme d'enfer. Je suis flattée et gazouilli des voitures défilant dans la rue, je n'ai pas pu m'empêcher de constater que j'étais désespérèment accompagné. A toute vringue mes congénères rappelaient leur présence poisseuse, qui me clouait l'estomac, et me cimentait les narines. Si accompagné ce matin, que ce n'était pas des visions que j'avais dans les yeux ; vous vous dégobilliiez par les orbites, en flux continu. Et de même par le nez, la marque insalubre de vos effluves mentales allaient se calfeutrer droit au fond de mes poumons. Vous m'avez laissé si peu de silence que bruits et sons n'eurent plus leur place dans mes oreilles. Mon anus vous conchie en diarrhée insoluble, et ma bouche parle de vous. J'irais jusqu'à dire que je n'ai pas souvenir d'avoir été jamais esseulé. Mais après tout je ne suis pas dépositaire de mon existence certes un peu de ma volonté, mais certainement pas de la manifestation sublime de la création en moi.  Ce n'est pas encore là le tout. Le tout est à venir. Le tout a eu lieu à 10 h 52 heure G.P.M pas possible que j'oublie sachez-le.  Des heures, à se succéder, il y en a eu tant, qu'après tout peu importe. Je dépose ma cause à vos pieds. Plus rien à fiche. Là où par contre je ne vous laisserai rien c'est pour ce que vous m'avez fait après, dans le futur.

    C'est la chaux que vous avez versés sur mes membres, c'est l'obturation se toute nouveauté, c'est l'holocauste insensé que vous avez fait subir aux expériences. A venir. Vous n'êtes jamais là, vous êtes juste devant moi ! Votre septicémie me précède où je vais, voilà la malédiction que vous m'avez livré sans garantie. Devant moi j'ai un ciel sans vierges, un ciel bleuit. Une terre pressée, orangeade qui s'ignore. Vous êtes la note de fond, que je n'arrive pas à biffer.

     


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  • Nez

    Choc ce matin dans le miroir : mon nez a grandi. Je dois m'en remettre à la conclusion de jeanne : les nez continuent à pousser toute la vie. Ben c'est du joli! IL était déjà rouge pleurnichard en hiver, tyrannisé par le soleil l'été, voilà qu'a coup sûr d'ici quelques années va falloir que je trimballe avec une trompe. Est-ce parceque je mens trop? Est-ce parce que je me suis fourrée trois quatre fois les doigts dans le nez? Est-ce que comme le personnage de pirandello je ne m'en étais tout simplement pas rendu compte? Suis-je en fait la lointaine ancêtre de Cyrano? Est-ce des lutins farceurs qui tirent dessus la nuit? En tous les cas me voilà affublée d'une truffe. Etant donné que les oreilles poussent également j'ai un avenir de Djumbo assuré.

    Humpf! pour sûr mon sex appeal va prendre un coup !


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