• ragotages parisiens et tueries via ze net

    Journée dents de sciesques décidément mes à fleurs de peau ne sont pas prêt d'aller hiberner au fin fonds de mon épiderme. 36 heures que je suis réveillée. En tous les cas aujourd'hui la guérilla entre chloe delaume et medhi belhaj kacem m'a assez distrait, je comprends mieux l'article d'emmanuel poncet sur MBK dans libé du 13...ça sent le roussi entre tiqqun mbk, cd, et la bande de casseurs2hype ... que viva paris. Ca me fait penser qu'y a une soirée aux voutes...me tate... 8 euros et toujours rien dans mon porte monnaie...

    Par curiosité ou plus si affinité je ne résiste au plaisir :

    sur www.chloedelaume.net :

    "Si vous avez manqué le début Medhi Belhaj Kacem vient de publier aux Editions Denoël un livre d'entretiens. C'est Philippe Nassif, journaliste au magazine Technikart, qui en a eu l'idée alors qu'il « remont[ait] les Grands Boulevard sous la pluie et sur deux roues », « un soir de janvier 2003 ». Face à Medhi Belhaj Kacem, que nous appellerons désormais MBK pour plus de commodités, Philippe Nassif a « la certitude de tenir là un intellectuel exceptionnel et ignoré ». Le fait est que c'est le seul. En effet, MBK a été, dans les années 90, un intellectuel exceptionnel et pas ignoré du tout. A part par Technikart qui a relégué à l'époque Esthétique" chaos<="" a="" du="">dans son Poubelloscope. Mais le monde tourne, mon cher ange, ce n'est pas leur faute.

    Il serait mal aisé de douter de la bonne foi de Philippe Nassif, qui a courageusement entrepris de faire découvrir la pensée de cet intellectuel exceptionnel et ignoré à ses contemporains. Lorsqu'on jette un œil sur la couverture de Pop Philosophie, titre sur lequel il faudra bien revenir parce que quand même, quand on vous tend avec autant d'empressement la barre à mine pour se faire latter ça serait dommage de se priver, on peut constater que le nom de MBK et celui de Philippe Nassif apparaissent à police de caractère égales, ce qui peut sembler surprenant. Mais ce serait du mauvais esprit, et l'on sait les journalistes, a fortiori de Technikart, beaucoup trop purs et dénués d'arrivisme pour flatter leur ego à si peu de frais.

    « Passer de la politique d'hier à celle de demain en hybridant les mœurs dionysiaques et désenchantées d'aujourd'hui », tel est le « pari » de MBK, que Philippe Nassif, particulièrement au faîte des « mœurs dionysiaques et désenchantées d'aujourd'hui » pour les avoir analysées jadis dans sa </em />
    Esthétique" chaos<="" a="" du="">tribune philosophico-ethnologique mensuelle, Les aventures de Jean-No, qualifie avec enthousiasme de « nouveau pari pascalien ». Ce n'est pas rien fichtre fichtre, et ça pourrait expliquer pourquoi l'ouvrage fait 493 pages (et qu'il coûte 25 euros, somme avec laquelle vous ferez mieux de vous procurer Pas" a="" billy="" kid="" julien="" d?abrigeon<="" de="" the="">aux Editions Al Dante pour 15 euros ou </em />Pas" a="" billy="" kid="" julien="" d?abrigeon<="" de="" the="">Logs" a="" editions="" e®e<="" aux="">pour 13 euros, vous apprendrez beaucoup plus de trucs et il vous restera même de quoi vous acheter un paquet d'OCB, voire des clopes).

    Philippe Nassif écrit en préambule que MBK est « le philosophe le plus brillant de sa génération ». Il faut dire qu'il en connaît un rayon, Philippe Nassif, en matière de philosophie contemporaine. La preuve. Dans la même introduction il confie que MBK a ici « écri[t] un livre pour tous, donc, et d'abord pour ceux, nombreux, qui comme moi n'ont de la philosophie qu'une connaissance superficielle ». Par conséquent il n'est pas très surprenant que Philippe Nassif considère le plus sincèrement du monde que MBK soit le philosophe le plus brillant de sa génération, puisqu'à priori c'est le seul qu'il connaît. Ceci dit, MBK est probablement le seul être vivant capable à 32 ans s'affirmer philosophe et de faire un livre d'entretiens de 493 pages, a fortiori avec un éminent journaliste de Technikart. Magazine qui rappelons-le se penche sur de grands sujets actuels qui déchirent notre société et mettent en exergue moult concepts et questions de fond, comme en attestent les titres des ces derniers mois : Pratiquez-vous le Sociale Sexe ? (mai) ; United Colors of ta mère (avril) ; Faut-il sauver le connard Youn ? (février) ; ou plus ancien mais fondamental : La génération bite (décembre, avec une banane en couverture, humour, références, tout ça...).

    Pop Philosophie s'ouvre sur deux citations en insert. La première fait trois lignes et est d'Alain Badiou, tirée de son livre éponyme sur Deleuze. La seconde est de Medhi Belhaj Kacem et en fait dix, tirée de son propre ouvrage, plus </em />
    Logs" a="" editions="" e®e<="" aux="">ignoré qu'exceptionnel, L'Affect, publié il y a peu chez Tristram. On n'est jamais mieux servi que par soi-même, et puis il faut le comprendre, qui peut-on bien mettre en insert quand on fait un livre qui s'appelle Pop Philosophie et qu'on est le philosophe le plus brillant de sa génération, je vous le demande. Mais là encore, mauvais esprit. Si MBK ne cite pas directement Deleuze, c'est parce que le Gillou, non seulement il est tellement vieux qu'il est mort mais en plus il est complètement dépassé le pauvre. « Nous réaliserons la pop philosophie que Deleuze a, de son propre aveu, semi-échoué à accomplir. La Ruse de l'Histoire est que le livre de philosophie contemporaine le plus difficile, et même de tout le siècle dernier, sera celui qui l'accomplira. ». Je me permets ici une pause. On va me dire que c'est Sainte-Anne qui se fout des restos du cœur, n'empêche que je ne comprends pas bien. Syntaxiquement parlant. Et grammaticalement, de fait. Les escamotages, le bancal, ça fait sens en littérature, le verbe se suffit à lui-même. Sauf que là il explique des trucs. Des trucs qu'il juge si importants qu'il en est réduit à se citer lui-même. Celui c'est qui ? Je déconne pas. Et le l' il correspond à quoi ? Qui accomplit quoi, ça reste un véritable mystère et c'est quand même bien embêtant. Parce que pour formuler « un nouveau pari pascalien », qui plus est « pop » et « accessible », ça serait mieux si les phrases clefs pouvaient être rédigées dans un idiome commun, en français par exemple. La boursouflure c'est une technique, ça se maîtrise. Mais pour ça faut être écrivain. MBK l'a été dans les années 90, mais ce que Nassif appelle « la seconde naissance que connaît MBK depuis quelques saisons », ça s'appelle un avortement endurant. Ne cherchez plus la violence sublime de Cancer, les fulgurances saignantes de 1993, ni les acrobaties baroques qui parsemaient Irène Lepic. La stylistique kacemienne est morte et enterrée. Et je suis la première à ne pas me réjouir du deuil.

    Je poursuis. Je poursuivrai d'ailleurs ici le temps qu'il faudra. Par épisodes, comme je l'ai dit. La citation du philosophe le plus brillant de sa génération en insert, je disais. La suite. « Nous pouvons rêver d'une Université Populaire. Nous n'avons les moyens que d'en proposer les embryons. Nous le ferons. Nous ferons cette pop philosophie dans la rue s'il le faut ». Au passage c'est bien ce que je disais, y a un bug de tonalité, il a perdu le rythme le coco. Ca devrait être digne, limite emphatique, du pompier pour la cause. Et résultat putain on croirait que Deleuze s'est fait remixé par un Malraux atteint de laryngite aigue. Bien sûr c'est du mauvais esprit. Impossible de faire autrement. L'anaphore du nous, au secours. MBK s'impose collectif, il se veut la Voix, n'est-il pas, mais le problème, le grave problème, c'est qu'au fur et à mesure qu'on lit les entretiens, force est de constater qu'il ferait mieux d'être aphone. Parce que c'est plus du tout le révolutionnaire d'antan, le petit père Kacem. Mais alors plus du tout. Déjà avec Badiou on devait se méfier. En 2005, être maoïste, faut qu'il y ait un petit souci. Et très vite on voit où il est. Je vois renvoie à Alan Moore, la série V pour Vendetta. La voix du Destin, voyez-vous. Tôt ou tard je reviendrai dessus. Il n'est plus révolutionnaire, il prône le totalitarisme.

    Et pour se modeler en icône, il lésine sur rien, ce coup-ci. Ce qui fait que je suis en guerre et qu'il est désormais l'ennemi, c'est à cause de tout ça aussi. Je précise que je ne suis pas seule. Même si chacun a ses armes et qu'on est nombreux, très nombreux, à être des plus remontés. Il y a trahison politique. Mais il y a aussi la démarche, et il est temps que cela cesse. On ne peut plus la supporter. MBK n'aspire qu'à une chose : la postérité de son vivant. Ca explique ses erreurs tactiques, le pauvre chou se veut stratégique, mais pour ça faudrait être lucide, avoir conscience de l'échiquier. Et éventuellement se souvenir de quelques bons tuyaux filés par ses aînés qu'il conchie aujourd'hui encore tout empêtré de ses pulsions parricides. Quand on passe de l'autre côté ça ne se fait pas sans sacrifice et on n'est pas sûr d'y gagner. A vrai dire on perd même tout le temps. La Parésia c'est pas son fort, mais depuis la course à la gloire, et quelle gloire, chef de meute à peine, de Médard à Médor il a sauté le pas, on assiste éberlués, pour ceux qui l'ont connu à un étrange et assez cradingue procédé. Il lui faut une mythologie, depuis le début il est là-dedans. Fasciné par les traces de vie, de l'usage de la biographie comme affirmation du génie. Et c'est là qu'intervient le crime. Je pèse parfaitement mes mots. Qu'il falsifie des faits issus de sa vie propre pour que l'auréole brille plus fort, que la front du poète maudit saigne à grosses gouttes durant les phases d'exhibition, très sérieusement ça le regarde. C'est pour ça que je me taisais. Mais il a dépassé les bornes. Du révisionnisme biographique, voilà ce qu'il y a dans ce livre. Du révisionnisme biographie à MON égard. Et à bien d'autres, mais à chacun de se démerder, et aux dernières nouvelles chacun se débrouille très bien.

    C'est à ça que ça va servir, ce petit feuilleton de l'été. A rétablir la vérité. Je n'ai pas envie de le faire ailleurs, on me l'a déjà proposé mais ça deviendrait un travail, or il ne vaut pas un travail. Prendre le temps ici d'expliquer point à point ce qu'il s'est vraiment passé. Et puis chemin faisant prendre des extraits du livre et bien mettre en avant toutes les incohérences, les positions douteuses jusqu'à l'ignominie, et puis toutes les erreurs comme autant de reflets de ses incompétences, ses carences sidérantes qui justifient grandement qu'il n'y ait sur Paris qu'un journaliste de Technikart et une revue de mode pour le prendre au sérieux. Quand je dis toutes bien sûr que non, pas toutes, y en a trop, juste les plus grossières, celles qui montrent à quel point il n'est que fourvoiement, incarnation tangible d'un archétype qui aurait pu trouver sa place dans Certainement pas l'an dernier. Fallait pas me chercher, ni à ce point réécrire des chapitres de ma vie, surtout les fondateurs. On ne tord pas le réel. J'ai ma narration propre, j'ai fait des choix pour ça, pour que ma souveraineté ne soit pas cinq syllabes juste couchées sur papier. Je n'aurais pas d'état d'âme, il n'avait qu'à pas vendre la sienne. J'ai toujours haïs les braderies.
       
    © chloedelaume.net | 2003-2005    
    </em /></em /></em />

    Esthétique" chaos<="" a="" du="">Pas" a="" billy="" kid="" julien="" d?abrigeon<="" de="" the="">Logs" a="" editions="" e®e<="" aux="">
    Lundi, dans le cadre le l'émission de débat JABCQVF, le philosophe Mehdi Belhaj Kacem était convié à l'Ile enchantée pour évoquer l'ouvrage Pop Philosophie. Mais, d'anciens amis qui ne peuvent plus le voir en peinture lui ont balancé un pot de Valentine en pleine tronche, déclenchant une baston générale. Récit undercover.    
    Par Emmanuel Poncet le 12 mai 2005   
               



            « Méfiez-vous. Il y a un truc qui se prépare. Vous devriez vous attendre à des oeufs pourris. Ou quelque chose du genre... ». Ce soir là, Laurent semble savoir quelque chose. Cet ami malicieux nous glisse ça très gentiment entre la vodka au Chum up et la bière au comptoir de L'Ile enchantée. « Je l'ai dit a deux personnes seulement.. » ajoute-t-il, mystérieux, sans qu'on le prenne au sérieux. Fin observateur. Ou peut-être un peu renseigné ? En tout cas, il a remarqué des mouvements étranges à l'exterieur de ce café de Belleville où se tient chaque mois « JABCQVF » (Journaliste aimant boire cherchent questions vraiment fumeuses). Ce lundi 9 mai, vers 21 heures, le dixième numéro de ce débat genre « café philo branché » accueille (après Despentes, Beigbeder, Dupontel etc...) le philosophe néo-radical Mehdi Belhaj Kacem, autour de « Pop Philosophie », le livre d'entretiens qu'il a réalisé avec le journaliste de Technikart Philippe Nassif. Le bar est blindé de monde. Pas mal d'artistes, journalistes, graphistes, dj... L'assistance est bien chauffée par l'Open bar payé par Denoel, l'éditeur du bouquin (on peut dire sans mauvais jeu de mot qu'il s'agit donc d'un cadeau Denoel). Les chroniqueurs commencent à se succèder autour de l'invité. Mais déjà Jacques Braunstein (Elle) et Alexandre Lazerges (Laz Bros), les meneurs du débat, peinent à en placer une. La tension monte. Très vite, c'est Mehdi Belhaj Kacem lui même, alias « MBK », qui n'arrive plus à répondre. Le brouhaha envahit tout. La belle salle de l'Ile enchantée commence à rappeler l'atmosphère très 80 de Droit de réponse, les happenings télévisés de Michel Polac où les aristos libertaires menés par Jean-Yves Lafesse venaient foutre le bordel. Sans qu'on comprenne tout, des anciens camarades de jeu (apparemment) de MBK semblent lui reprocher de trop jouer le jeu des médias et de la presse branchée, « représentée par son poste avancé le plus extreme, Technikart » dira un intervenant, trop sympa pour Technikart. L'un d'entre eux, lunettes et chemise, genre étudiant en philo, lui hurle déjà dessus. « Comment peux tu passer d'une (brouhaha) position hégeliano (brouhaha) à une position (broulaha).. ». On comprend vaguement entre les lignes « pourquoi tu as trahi ? ». Question pertinente. Pourquoi en effet celui qui a frayé avec les néo-situationnistes de Tiqqun, les inventeurs de la Théorie de la Jeune-Fille et du Bloom (La Fabrique éditions) avant de rompre avec eux accepte-til de s'exposer ? Pourquoi celui qui a vécu une période d'errance radicale, de squatts, d'alcool, qui a plongé chez les gothiques, pourquoi l'admirateur d'Agamben qui s'est maintenant trouvé un père intellectuel en la personne d'Alain Badiou (le seul mao 68 non défroqué) devient-il un « agent du spectaculaire intégré » (Debord) ? Tout ça alors qu'il a travaillé au décryptage de la Société du spectacle ? Pourquoi l'espoir de la philo radicale est-t-il devenu aux yeux de certains le candidat proclamé à la succession de Bernard-Henri Levy ? C'est ce type d'interrogations qu'on capte derrière les attaques verbales qui se multiplient dans l'assistance : "MBK tu es un entrepreneur de ta vie, une merde, une sous chiasse du capital". Mais qui sont ces gens qui, visiblement, n'ont pas lu le manuel de savoir vivre de la baronne de Rothschild ? Après enquête, il apparaît qu'il s'agit bien bien de proches de Tiqqun (le collectif inventeur de la Théorie de la Jeune-Fille). Une source fiable qui connait bien ces milieux para-situationnistes confirme : "Au début on a tous cru que c'était des proches de MBK qui voulaient le relancer médiatiquement en faisant semblant de l'agresser. Mais le pot de peinture blanche, c'est plutôt la marque de fabrique des Tiqqun. Ils lui reprochent d'adopter une posture révolutionnaire bidon et de faire le jeu du Spectacle après l'avoir longtemps dénoncé". "Mehdi qui ?"

    Comme dans une bonne vieille AG sous gauchiste de Nanterre de 73, ils sont trois ou quatre (dont une très jolie pasionaria brune), très remontés, disséminés dans la salle. Feux croisés pour paralyser un debat qui, de toute façon, ne peut même pas démarrer. Il n'est déjà pas toujours facile de comprendre le torrentueux flot de « concepts » et « d'intercepts » de MBK, mais là ca devient carrément impossible de se concentrer. Le premier énervé, au look d'étudiant en philo chemise et lunettes, continue de gueuler. Il se fait éjecter manu militari après s'être embrouillé avec le journaliste et co auteur du livre Philippe Nassif. L'atmosphère monte encore d'un cran. Je m'apprête à intervenir, en tant que journaliste à Libération (par ailleurs collaborateur proche de Technikart). J'entreprends le philosophe sur le 21 avril, Le Pen au deuxième tour et le refus par le journal qui m'emploie de publier l'un des ses textes de l'époque, « La Chute de la démocratie médiatico-parlementaire ». Dans ce dernier, il y affirmait notamment : « Je tiens toute personne qui aura appelé à voter Chirac (au 2nd tour, ndlr) pour un adversaire politique. Parce qu'il se sera prononcé en faveur d'un système de représentativité politique qui croyait à l'éternité, et qui touche à sa fin ». Il insistait sur la parodie de démocratie dans laquelle on baigne depuis trop longtemps. Les 60% d'abstentionnistes et de protestataires qui sont le point aveugle du système. Les suicides en silence. Le texte était vraiment bien, malgré un romantisme échevelé un peu naïf, genre Francis Lalanne et « messieurs les ronds de cuir » ou Florent Pagny « presse qui roule me casse les couilles ». Il a eu sa petite carrière sur le net avant d'être publié (chez Sens et Tonka). J'avais prévu de lui expliquer ce soir là pourquoi Libération a refusé de le publier. Lui clame partout en effet que Libération et la presse en général l'ont censuré. Consciemment ou inconsciemment. Ce jour-là, je me suis renseigné auprès de Jean-Michel Helvig, le directeur adjoint de Libération qui gère les textes des pages Rebonds du journal. Celui qui a refusé donc. Il m'a fait la même réponse qu'à Laurence Rémila dans Technikart (de mai 2005) : « Mehdi qui ? ». Il ne le connait honnêtement pas. Même si ce nom lui dit quelque chose. Même si Libération l'a sacré « écrivain maison » dans un supplément "de Jean-Paul Sartre à MBK". Ensuite, son texte « long et personnel comme celui d'une revue » faisait 32.000 signes. Soit quatre pages pleines de Libération. Or même Jean Baudrillard n'a droit qu'à 20 000 signes dans un quotidien d'info. Pour Libération, MBK n'est donc pas encore Jean Baudrillard. Enfin, Jean-Michel Helvig affirme recevoir une dizaine de textes au moins par jour. Bref, je voulais expliquer en face à MBK que même si personnellement j'aurais publié ce texte, d'autres critères techniques et d'autres personnes interviennent dans le processus de fabrication d'une « personne morale » comme Libération. Ca ressemble à de la petite cuisine mondaine parisienne et moisie ? Pas tant que ça. Car derrière cette petite mise au point « Libé », il y avait une question connexe : pourquoi MBK a-t-il envoyé son texte à Libé ? Qu'attend-il d'une institution aux accointances autrefois « révolutionnaires » comme il l' écrit ? Autrement dit, n'y a t-il pas contradiction à vouloir 'être publié donc reconnu dans un grand quotidien national ex revolutionnaire, celui même qu'on accuse de participer à la fin d'un monde ? "T'es sur le Titanic !"

    Et dans cette enchainement de questions-gigogne, je voulais aussi lui poser celle-ci : puisqu'il a rompu avec ce monde depressif des para situ, les paralysés de ce qu'il appelle la « négativité sous-hegelienne », que fait-il concrètement pour mettre en oeuvre la perspective « révolutionnaire » à laquelle il tient encore, semble-t-il ? Je n'en ai pas le temps. J'entends un grand « boum ! ». On dirait un projecteur de cinéma qui tombe. Un pot de dix litres de peinture acrylique blanche vient d'exploser dans la salle. Hurlements. Début de baston. Poursuite dans la rue. Des vitres pètent. Des gens s'écrient des trucs comme « putain, mon costard vous l'avez ruiné » , ou « mais bordel, je suis d'accord avec vous mais s'il vous plait visez mieux ». Charlie O. l'organiste continue de jouer imperturbablement. « T'es sur le Titanic ! » lui crie quelqu'un. « Vous inquiétez pas ca part à l'eau !' assure un autre. Dehors, c'est la baston. Il y a déjà un mort : une Twingo noire recouverte de peinture. On reconnait deux ou trois des intervenants (dont une brune pasionaria vraiment très jolie). Ils sont chauds bouillants. Un jeune homme leur hurlent dessus « retournez dans votre squatt, rebelles de mes deux, allez faire la révolution ! ». A la pasionaria : « de toute façon, t'es qu'une sorcière, regarde toi, t'as une tête de sorcière ! ». Là il exagère. Un mec couvert de peinture vient me demander si c'est pas moi qui doit payer la facture du teinturier. « Mais non, j'y suis pour rien, lui réponds-je. J'étais intervenant dans le débat ». Mais déjà il est parti à la poursuite des agresseurs supposés. Sur le trottoir, MBK reste impassible. Il ne veut pas trop faire d'analyse à chaud. Ni désigner les méchants. Mais il a l'air de savoir plus ou moins d'où viennent les organisateurs de cette fête de la Saint Valentine. Le lendemain, on essaie de joindre par une filière clandestine les Tiqqun, dont tout le monde dit qu'ils sont responsables de l'attentat. Comme toujours silencieux, le collectif très radical et très mysterieux semble avoir mis en oeuvre le programme de MBK qu'il glissait dans une interview sur Ironie.free : « Si demain on fait de la politique, on fera de la politique réelle, et on la fera pacifiquement, mais ce sera une guerre... ». Tu m'étonnes. Sur ce même site, Franck Laroze, président de la revue Evidenz, en conflit ouvert avec MBK, se moquait de lui en ces termes : « il ne faut pas avoir peur du ridicule pour employer, de nos jours, de tels propos et se croire ou se vouloir soi-même "révolutionnaire", adoptant ainsi une posture éculée, messianique, qui n'est - comme on le sait maintenant - que l'expression figée et hautement confortable du ressentiment . On se croirait revenus aux délires "soixante-huitards" qu'il fut le premier à fustiger... ». Il n'y a pas de problèmes. Son jugement s'appliquait très bien à l'ambiance générale de la soirée de lundi. Un happening sous-gauchiste auquel on aurait préféré, quitte à vouloir ridiculiser ou empêcher de parler MBK, un attentat pasticheur à la Yes Men. Ou tant qu'à faire, et pendant qu'on y est, un vrai meurtre. En attendant de démêler les enjeux hautement révolutionnaires de cette soirée, ce sont - comme d'hab - les techniciens bénévoles et les employés du bar qui ont nettoyé.
    Emmanuel Poncet le 12 mai 2005
    "Pop Philosophie" (Denoël), 494 pages, 25 euros Photo : "Benjamin Boccas"
    </em /></em /></em />

    Puis l'article assez odieux du même auteur dans libé du 13. En revanche du côté de Boisnard y'a plus de répondant. Ouarf! ben medhi c'est la débandade en ce moment!

    Enfin tout ça j'avoue me passe au-dessus de la tête puisque les deux derniers bouquins je ne les ai pas lu, me suis arrêté à Evènement et répétition.

    Ceci dit affaire à suivre.


  • Commentaires

    1
    AKS
    Dimanche 25 Septembre 2005 à 10:23
    bien
    Chère Alice, je viens de découvrir avec intérêt, ce compte rendu sur la non-affaire MBK. Content de voir que certains ont été attentifs. En tout cas merci de diffuser ce bruit. Il est devenu insupportable, et franchemenntt peu intéressant depuis Society. bien à toi philippe b.
    2
    Mardi 8 Novembre 2005 à 14:42
    IL LE FAUT
    VOUS DEVEZ QUAND MEME SAVOIR LIRE MEHDI,ET DONC DELEUZE ET BADIOU..MERDE GENERALISEE:QUE VOUS ETES...
    3
    Mardi 8 Novembre 2005 à 14:42
    IL LE FAUT
    VOUS DEVEZ QUAND MEME SAVOIR LIRE MEHDI,ET DONC DELEUZE ET BADIOU..MERDE GENERALISEE:QUE VOUS ETES...
    4
    ADRIEN
    Mercredi 30 Novembre 2005 à 00:24
    re
    euh t'as l'air assez énervé de la compil d' article sur medhi...juste pour te préciser qu'il y a une différence entre les articles des plumitifs...et le fait de lire quelque chose. Moi je dénonce juste les règlements de compte a deux balles via presse interposée... ca serait sympa d'être plus constructif dans tes commentaires. A+
    5
    Vendredi 2 Juillet 2010 à 07:58
    links of london
    you can do it!you can do it!thank you!
    6
    Lundi 5 Juillet 2010 à 04:52
    0303
    Ou tant qu'à faire, et pendant qu'on y est, un vrai meurtre. En attendant de démêler les enjeux hautement révolutionnaires de cette soirée, ce sont - comme d'hab - les techniciens bénévoles et les employés du bar qui ont nettoyé?/?
    7
    Lundi 5 Juillet 2010 à 04:53
    0303
    Ou tant qu\'à faire, et pendant qu\'on y est, un vrai meurtre. En attendant de démêler les enjeux hautement révolutionnaires de cette soirée, ce sont - comme d\'hab - les techniciens bénévoles et les employés du bar qui ont nettoyé?/?
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